Respect qu’ils disaient…

Le retour du dino sur ce blog se fera, quelle surprise pour ceux qui me connaissent un peu, par un coup de gueule….

L’Education Nationale nous rabat les oreilles de la bienveillance envers les élèves et du respect mutuel.

Mais elle semble un petit peu oublier que dans ce grand système qu’est l’enseignement français, en plus des élèves, se trouvent aussi des maillons essentiels et indispensables, j’ai nommé les profs!

Et manifestement, être respectueux de ses profs n’est pas une priorité de l’Education Nationale.

Un petit exemple pour illustrer mon propos? Allez, c’est parti.

Support de mon indignation: les formations (ou plutôt les non formations ).

Je passerai sous silence le fait que je n’ai en tout et pour tout reçu qu’une demi journée de formation sur l’enseignement des langues anciennes.

Je me contenterai d’un petit résumé de ces dernière semaines.

  • Convocation de la girafe et du dinosaure à un stage à l’autre bout de l’académie pendant trois jours pour avoir le droit de faire passer un examen que nous faisons déjà passé depuis quelques années et pour lequel nous avons déjà été formées à deux reprises. Les deux fois, la formation était à l’identique: mêmes supports, mêmes vieux documents…. Bien entendu, la convocation arrive moins de dix jours avant les dates de stage.

Malgré les efforts de Grand Lion et de Petit Lion, moyennement contents de voir deux de leurs profs disparaître de la circulation pendant trois jours, il nous a fallu nous rendre à cette formation imposée. Moyennant quoi, il a fallu déplacer pas moins de deux réunions à la Tanière pour que nous puissions y assister… et une  journée de stage pour cette p*** de réforme du collège qui était fixée depuis plus d’un mois.

Il  a donc fallu faire contre mauvaise fortune bon coeur, boucler sa petite valise et partir à l’autre bout de l’académie subir une formation inutile.Pendant trois jours, nous avons dû supporter la suffisance de formateurs qui semblaient oublier qu’il leur manquait déjà des profs pour faire passer cet examen et que donc il aurait été préférable de chouchouter ceux prêts à le faire….Et puis s’ils avaient pu par la même occasion vérifier que les documents qu’ils nous donnaient ne comportaient pas des erreurs grossières qui auraient pu laisser penser qu’ils ne maîtrisaient pas leur sujet, et que leurs stagiaires le maîtrisaient mieux qu’eux, c’aurait été génial….

Je vous passe l’examen non anonyme dont tu découvres les épreuves deux minutes avant de les passer et dont on ne te dit pas quand les résultats tomberont. Bref, nous avons passé trois jours à ronger notre frein, grogner, voire franchement gueuler quand la coupe était trop pleine….

De retour à la Tanière nous nous promenions avec l’air béat du bienheureux. Oh! des élèves! Oh! une réunion avec des gens corrects…

  • Et puis nous sommes reparties en stage, celui qu’on avait dû déplacer pour que nous puissions aller perdre notre temps à être soit-disant formées à faire un truc qu’on fait déjà. Dieu merci, y’avait des gens sympas avec nous… parce que quand tu te rends compte en fin de matinée, alors que tu as dû émarger pour prouver ta présence, que ton nom était bien inscrit sur les listes d’émargement et que tu dois passer une journée entière en stage le seul jour de la semaine où tu finis tôt et où tu as donc un peu de temps pour toi normalement, que les formateurs n’ont pas pris la peine de vérifier leur liste et que donc ni la girafe ni toi n’êtes inscrits dans un des groupes de travail imposés par les formateurs, et ben, va savoir pourquoi, ça t’énerve!

Et ça m’a d’autant plus énervé quand les formateurs à qui nous avons signalé que nous n’étions dans aucun des groupes, nous ont répondu d’un vague geste du bras accompagné d’un “répartissez vous dans les groupes” légèrement agacé….

Si des enfants sont à proximité de vous, éloignez les de l’écran parce que je vais être grossier.

Putain de bordel de merde! ça coûte quoi de faire son travail correctement?! ça coûte quoi de manifester un minimum de respect aux gens qu’on OBLIGE à venir à des journées de formation inutiles et débilitantes? Parce que faut dire ce qui est hein, c’est vrai qu’avec mes bientôt 20 ans d’enseignement, j’avais besoin de passer une journée en formation pour découvrir qu’un élève, et ben, ça peut toujours progresser… Si, si, messieurs-dames !

Bref, vous l’aurez compris, le dino est furax….

Ras le bol de cette société où tout le monde prend tout le monde pour des cons!

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12 commentaires pour Respect qu’ils disaient…

  1. Mimi Je Rêve dit :

    Voilà voilà voilà… pffff… c’est lamentable. Quelle coordination…
    Dans le genre manque de respect total (pour ne pas dire « foutage de gu… »), on a aussi les we entiers de préparation avec une collègue nouvellement nommée (et fraîchement débarquée à l’EN) pour l’aider à préparer sa classe, ses progressions, pour l’aider à s’intégrer dans nos projets, tout ça, et la veille de la rentrée l’administration qui lui annonce que finalement ils l’envoient dans une autre école te que quelqu’un d’autre prend son poste, la directrice qui appelle l’inspection académique pour essayer de faire fléchir la décision vu tout le travail de préparation réalisé depuis plusieurs jours, et qui s’entend répondre que c’est comme ça épicétou et que nos frustrations et nos heures passées bénévolement ce n’est pas leur problème… Le resp… quoi ??? Comment vous dites ???
    Ou encore plus récemment, cette collègue-formatrice à qui on demande au pied-levé d’assurer une formation sur un sujet précis (qui n’est pas au programme du niveau dans lequel elle enseigne, mais qu’importe, elle bossera double pour être au top) pour le lundi d’après, qui passe ses soirées et tout le we dessus pour présenter un truc costaud, et qui apprend le lundi matin que la formation est annulée faute de remplaçants disponibles pour prendre les classes des stagiaires, et qui apprendra un peu plus tard qu’en fait la hiérarchie savait que le stage serait annulé dès le lendemain du jour où ils l’avaient appelée à l’aide… En gros ils avaient prévenu tout le monde de l’annulation sauf la formatrice recrutée à la dernière minute qui a bossé d’arrache-pied !
    Comment se sentir respecté-es ???

    Heureusement que les sourires et les progrès de nos élèves permettent de se focaliser sur autre chose…

    • le dinosaure dit :

      Le petit problème de doublon est réglé….
      Et pour ce que tu nous rapportes je n’aurai qu’une onomatopée: pffh……………
      Comme tu dis, heureusement qu’il y a les élèves!

  2. Anne dit :

    Tu connais mon avis sur la question! Nous vallons mieux que ça!!!
    Ils devraient peut être s’inquiéter de voir combien d’entre nous sont prêt à jeter l’éponge!!! Sans nous…

  3. Anne dit :

    Avez vous fait remonter votre mécontentement en « haut lieu »? Les parents mécontent ne se gênent pas pour le faire et c’est bien le seul truc qui semble les faire réagir (contre nous généralement!)… Moi je râle par courrier, par mail au moins deux fois par an! Je n’ai jamais de réponse mais ça soulage.

  4. Chez nous, un après-midi entier à « potasser » sur le travail d’une instit à propos des algues vertes. Profs de math, anglais, français… tout le monde devait commenter ce qu’avait fait cette instit en primaire pour voir si c’était bien ou pas (de quel droit ? On n’en sait rien) et si on pourrait le récupérer pour un EPI l’an prochain (et si on n’en a rien à faire des algues vertes ?). L’inspectrice passait dans les groupes, nous demandait si ça allait. Nous discutions de tout sauf des algues vertes, évidemment. On répondait que tout allait bien. Elle s’en retournait, contente apparemment. A la fin de l’après-midi, nous devions nous rejoindre dans la grande salle pour faire le bilan. Tout le monde baragouinait dans son coin, buvait un jus de fruit. Nous avons demandé au chef ce qu’on attendait. Il n’en savait trop rien. Au final, l’inspecteur du primaire a pris la parole pour nous remercier d’être venus un mercredi après-midi (avions-nous le choix ?). Et au revoir. Voilà voilà.

  5. Shakti dit :

    J’ai depuis toujours un grand respect pour les enseignants. Et depuis quelques années, je tire doublement mon chapeau à ceux qui maintiennent le cap pour nos enfants et à ceux qui choisissent, envers et contre tout(es ces inepties), d’intégrer cette voie. Et j’espère que vous n’aurez pas tous renoncé quand mes enfants entreront au collège (dans 2 ans pour le premier !).
    Bref, mon commentaire n’apporte as grand chose, à part un très sincère « MERCI ».

  6. Camille-madeleine dit :

    J’aurais pu dire que certains sont payés à empêcher les autres de faire leur travail ; mais en tant que retraitée optimiste, je vais plutôt dire que l’Educ Nat est une vieille dame sage : les formateurs restent formateurs … ils font moins de dégâts que devant des élèves. 🙂

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